Il nous a semblé opportun, suite aux demandes qui nous ont été faites, de rédiger ces quelques lignes sur le fonctionnement d’un Chidou’h (d’une rencontre).

De nombreuses choses peuvent vous paraître évidentes, voire inutiles pour certains, mais l’expérience a prouvé qu’il convient de rappeler certaines évidences.

Nous avons essayé, dans la mesure du possible, d’avoir un langage simple, à la portée de tous, tout en faisant preuve de lucidité et de bon sens.

Toutes vos remarques sont, bien sûr, les bienvenues.

Que doit-on savoir avant la première rencontre ?

Avant le Chidou’h, vous devez connaître un minimum d'informations qui vous permettront de décider si, oui ou non, vous souhaitez rencontrer la personne proposée.

Chacun à des critères déterminants qui lui sont propres. Nous ne jugerons pas les conditions sine qua non de chacun.

Vous devez donc avant la rencontre prendre des renseignements sur la personne auprès de personnes (relativement) objectives : son Rav, son directeur de séminaire etc… afin de connaitre : Son prénom, son nom, son âge, de manière globale son cursus et sa profession, les métiers de ses parents et de ses frères (très révélateur) son niveau de religiosité, autant d’informations à savoir au préalable de toute rencontre.

De quoi parle-t-on ?

La première rencontre consiste à placer un cadre agréable et détendu sans aucun à priori. C’est la raison pour laquelle il convient de se présenter à l'autre, quitte à répéter des informations que l'autre connait déjà afin de faire connaissance en douceur. Il va de soi que cette première rencontre ne doit pas avoir l’air d’un interrogatoire forcé avec des questions émises de manière brutales et des réponses lapidaires telles que « oui » non » etc.…

Durant les trois premières secondes (environ) où vous apercevrez  la personne aller à votre rencontre, machinalement, vous vous ferez déjà un jugement approximatif d’elle. Ce jugement relatif sur son apparence et sur sa démarche vous fera penser immédiatement (consciemment ou pas) si cela peut « marcher » ou pas. Ce jugement approximatif n’a qu’une force relative au regard de sa subjectivité. Dans les deux cas il peut vous induire en erreur : Dans le cas où vous pensez que cela peut très bien « convenir » (la personne présente bien, elle a un physique qui vous convient parfaitement) vous risquez de ne voir que les bons côtés de la personne et faire l’impasse sur  tout le reste. Dans le cas contraire, si la personne ne vous « convient pas » du premier abord, vous risquez de refuser de voir l’ensemble de ses qualités et de rester « bloquer » sur votre appréciation première. Il arrive fréquemment qu’une personne que l’on ne trouve pas spécialement belle  lors du premier regard,  que nous l’a trouvions belle, voir très belle (dans tous les sens du terme) par la suite, après avoir pris le temps de faire connaissance. Les qualités intérieures d’une personne se reflète sur ses les traits du visage à condition d’avoir pris le temps de la connaître un minimum.

Combien avons-nous vu de personnes qui pensaient ne jamais vouloir continuer à se revoir et qui se sont mariés et le sont restés (cela ne suffit pas) et qui sont heureux aujourd’hui.

Par la suite, lors des rencontres suivantes, il convient d’affiner certains points de la première rencontre tout en exposant ses objectifs de vie sur des sujets déterminants comme : la pratique de la Tora (La place de l’étude de la Tora, le Chabbat, la Cacherout, les lois de pureté familiale, etc.…), l’importance du métier et de la carrière,  le mode de vie souhaité, l’orientation donnée à l’éduction des enfants. Ce ne sont pas les sujets qui manquent.

Comment s’habiller ?

Il convient de s’habiller correctement, comme pour aller à un entretien professionnel. De la sorte, vous montrez l’importance que la rencontre a, à vos yeux, et donc le respect que vous accordez à la personne en face de vous, tout en mettant de votre côté toutes les chances de plaire à l’autre « au cas où ».

Où sortir ?

Le garçon doit choisir des endroits publics fréquentés qui se prêtent à la discussion, tels que des beaux jardins, des beaux cafés ou bars d’hôtel luxurieux afin de mettre à l’aise la fille lors de la rencontre et de ne pas l’angoisser en lui évitant de se poser des questions du genre « où m’emmène-t-il ? »  « C’est quoi cette endroit mal fréquenté »  « N’aurait-il pas pu choisir un autre lieu ? »
Éviter les cafés les soirs de finale de foot (cela c’est déjà vu !) où la jeune fille se sent « cloche » au milieu de supporters déchainés.  Eviter également les endroits boueux comme les jardins non pavés le lendemain des jours de pluie, car la jeune fille peut avoir des talons ce qu’il l’empêchera de marcher correctement.

Qui paye la note ?

Il y a des évidences qu’on ne dit pas mais où l’on se sent mieux en les disant : Le garçon paye la note sans montrer aucune hésitation ! Le garçon doit bannir les phrases du genre « je t’invite ! » qui mette l’accent sur l’existence d’un éventuel bienfait alors qu’il ne fait qu’accomplir son devoir. Ce n’est que par la suite, en fonction du contexte que la jeune fille pourra se proposer de payer ce qui lui fera plaisir si le garçon accepte !
Ne pas amener avec soi  dans son sac à dos, par exemple, sa bouteille de coca avec deux verres (cela c’est déjà vu !). On comprend aisément que cela puisse être interpréter comme un manque de générosité.

Puis-je  avoir du retard ?

Un garçon ne doit jamais être en retard. Prévoyait 15 minutes d’avance au cas où. Il est inadmissible qu’une fille reste seule dans la rue ou à une station de métro à attendre, en particulier lorsque la rencontre a lieu en soirée (et en hiver dans le froid).

La jeune fille devra faire également tout son possible pour arriver à l’heure afin que le rencontre débute à l’heure fixée. Cela n’est rien d’autre que marque de considération de l’autre.

Quel est le temps minimum d’une rencontre ?

Par respect pour la personne qui se déplace, même si nous avons l’intime conviction que cela ne « collera pas »,  il faudra rester au moins une heure (à cinq minutes près) en discutant  amicalement, avec respect, sans parler sèchement, sous prétexte que la personne en face, ne convient pas. Deux personnes qui se rencontrent pour la première fois, même s’ils ne veulent pas se marier ensemble, ont des choses à apprendre l’une de l’autre.

Quel est le temps maximum d’une rencontre ?

Dans votre intérêt, l’expérience l’a prouvée, il convient que la première rencontre dure au maximum trois heures. La « normalité » se situe aux alentours de deux heures. Cela, afin que la discussion reste agréable. Parler plus de trois heure d’affilées, même si l’on a beaucoup de choses à se dire, peut être épuisant pour l’une des deux personnes (et c’est normale), de plus, cela permettra de conserver un certain entrain lors de la discussion de la prochaine rencontre.

Ce n’est que par la suite que les rencontres pourront s’étendre (jusqu'à 6 heures maximum) tout en respectant l’autre.

Qui se déplace la premère fois ?

Lorsque les deux personnes habitent dans deux villes différentes,  ou dans la même ville mais dans deux endroits éloignés difficiles d’accès, il convient que le garçon se déplace la  première fois. Cela est toujours bien vu par la jeune fille et perçu comme une preuve de savoir-vivre de la part du garçon. Si cela est impossible (pour une raison valable)  il convient de fixer un point de rendez-vous intermédiaire afin que ni la fille ni le garçon n’aient à faire l’ensemble du trajet. De manière générale, la jeune fille ne fera pas l’intégralité du trajet, pour la première rencontre, vis-à-vis du respect que nous lui devons.

Les fois suivante, il convient d’alterner. La fille se déplacera, ensuite le garçon etc…

Certain garçon (qui pense bien faire) propose à la fille de se déplacer à chaque fois : La fille se doit de refuser ! Cela dans son intérêt car il est toujours intéressant de voir le garçon évolué dans son milieu et surtout cela le contraint à prendre des initiatives afin de s’occuper de la fille et à trouver un lieu de rencontre et de promenade.

Peut-on répondre au téléphone portable pendant une rencontre ?

Il est interdit de répondre au portable pendant les premières rencontres. Par la suite, suivant le contexte, chacun jugera avec lucidité si la situation permet de le faire.

Combien de fois, minimum, doit-on se rencontrer ?

Nombreux sont les gens qui vous diront qu’il faut toujours rencontrer un personne au moins deux fois pour réellement savoir si nous voulons poursuivre ou pas le chidou’h. Néanmoins, si certains critères déterminants se révèlent dès la première rencontre (vulgarité, questions ou réponses vraiment déplacées, décalage trop grand dans la pratique de la Tora etc...) il convient de s’en tenir là. Le jugement des critères physiques lors de la première rencontre peut évoluer lors des rencontres suivantes, croyez en les témoignages de nombreux couples aujourd’hui mariés.

Combien de fois, maximum, doit-on se rencontrer ?

Après cinq ou six rencontres (avec une marge d’une, peut-être) nous devons être en mesure de savoir si la personne, que nous avons en face de nous, convient pour fonder une famille aux yeux de la Tora.

« Sortir pour sortir » car cela est agréable ou cela occupe les soirées, ou parce qu’on est en manque d’affection ou d’un(e) confident(e), ne justifient en rien la multiplication des rencontres.

Peut-on s’appeler le soir ?

Lors des premières rencontres, il convient de ne pas s’appeler pour autres choses que la fixation des rendez-vous.

Par la suite, suivant le contexte, il convient de s’appeler principalement pour ce qui est de l’ordre du nécessaire.

Nous avons un malin plaisir à vouloir rester au téléphone, pour rien, avec celle ou celui que nous croyons être notre futur conjoint(e). Cela ne peut que nuire à la relation établie.

Plusieurs règles d’or doivent être respectées impérativement afin de jeter les bases qui feront de votre couple et votre famille à venir, un véritable bonheur coeur2grandissant au fil des jours :

Ne jamais se toucher ou essayer de se toucher.

Toujours se parler avec respect.

Arriver à l’heure.

Et bien sûr, prier D. pour qu’il vous ouvre les portes du mariage.